En 2021 se tient le 1er festival des arts urbains du Vietnam auquel DRIP’IN participe.
Le Vietnam a, depuis la fin de la guerre en 1975, orienté le pays vers une politique plutôt tournée sur l’effort intérieur et la réunification. Néanmoins, depuis le début des 2000, le pays s’ouvre progressivement aux cultures urbaines extérieures, entrainé par sa jeunesse qui représente 25% de la population.
Musique, danse et mode
En quelques années la street culture et ses nombreuses ramifications ont pénétré le quotidien des vietnamiens. Ils sont aujourd’hui plus de 15 millions à suivre les émissions de rap sur les chaines digitales. Dans le sillage de Suboi Suboi, star vietnamienne du rap, de nombreux jeunes rappeurs s’engagent dans cette voie et s’affirment au travers de leurs morceaux.
Les émissions de breakdance « à l’américaine » suscitent également une adhésion croissante et révèlent de nouveaux talents régulièrement. Vietmax, la référence au Vietnam, est très actif sur la scène et collabore avec de nombreuses marques pour faire la promotion de cette dance. Graffeur passionné en parallèle, Vietmax pratique l’art du graffiti de longue date et réalise régulièrement des pièces sur les murs et des collaborations.
Dans la même mouvance, de très nombreux designers de mode créent leurs marques, concepts et vêtements, s’affranchissant des codes locaux au profit d’une mode internationale, fraiche et facile à porter.
Le Street art au Vietnam
Le street art n’a pas une longue histoire au Vietnam. Longtemps cantonné à du vandale et du tag rapide sur les murs des villes, il tend aujourd’hui à se développer et s’ouvrir plus formellement. Il suit de fait la tendance de cette « street culture » qu’une part croissante de vietnamiens apprécie. Cet art contemporain, coloré et nouveau correspond parfaitement à leur état d’esprit du moment.
C’est avec tous ces éléments à l’esprit que DRIP’IN a créé la 1ère maison entièrement graffée au Vietnam en novembre 2020 (House of Paint). Cette maison de ville destinée à la destruction a été transformée en un musée et une galerie d’art temporaire, et a permis d’accueillir plus de 1000 personnes durant ses quelques semaines d’activités.
C’est en travaillant avec les artistes dans la maison que nous avons entendu parler du projet de l’Institut français du Vietnam de festival des arts urbains en 2021. Cela nous a directement confirmé ce que nous avions perçu depuis un moment : le pays s’ouvre à ces arts urbains que nous aimons tant.
Qu’est-ce que le Saigon Urban arts festival 2021?
Il s’agit donc du 1er festival dédié au street art et au graffiti du Vietnam. L’Institut Français, dépendant du ministère des affaires étrangères, a choisi de mettre en avant spécifiquement cet art pour leurs évènements culturels de cette année du buffle.
Les murs du Consulat de France a Ho Chi Minh City comme écrin
Le festival aura lieu en 2 temps : une session live sur les murs du consulat de France en avril, avec une dizaine d’artistes à majorité vietnamiens, et quelques artistes français. Les artistes travailleront sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’ONU (SDGs), objectifs signés par près de 200 pays dont le Vietnam en 2015 et dont l’échéance de réalisation est pour 2030.
Les artistes sélectionnés pour cette session d’avril se verront attribuer un ODD, qu’ils devront travailler avec les techniques qui leurs sont chères.
Les gagnants, sélectionnés pour partie par le public et pour partie par un jury dont fait partie DRIP’IN, recevront différents prix dont un séjour en résidence d’artistes en France pour ne citer que celui-là.
Après un mois sur place à Saigon, l’exposition itinérante se déplacera du Sud au Nord du pays durant l’année, pour terminer à Sapa, près de la frontière chinoise, pour le nouvel an lunaire 2022.
Les 1eres façades peintes à Saigon
En novembre aura lieu le clou des festivités. En effet, c’est la 1ere fois que la municipalité de Saigon accepte d’ouvrir les façades des immeubles au street art.
Cet évènement regroupera des artistes de différentes nationalités et sera l’occasion d’embellir la ville. C’est aussi l’opportunité d’inscrire Saigon sur la carte des villes peintes et dans lesquelles fleurissent les city art tours.
Les artistes sont contents, DRIP’IN l’est aussi
Nous passons du temps avec les artistes vietnamiens et avons de nombreuses discussions avec eux. Ils sont très heureux de vivre cette ouverture tant espérée. Ils sont excités à l’idée des nombreuses possibilités qui vont s‘offrir a eux dans les années à venir.
Nous sommes très heureux également pour eux, et nous sommes fiers de participer à la démocratisation du street art au Vietnam. C’est une chance unique de vivre de l’intérieur la pénétration de cette culture dans la société avec les transformations que cela entraine.
Nous vous raconterons par le détail le déroulé de ces évènements, les émotions partagées et les éléments positifs qui ne manqueront pas de jaillir cette année.
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