Street Art

Zoom sur | Zoom sur
June 6, 2021Temps de lecture : 8 mn
Vietnamese Street Artists with Dominique Mourey, founder of DRIP'IN

Fresque Still, Life!, de l’artiste Shawn Lu, Melbourne – Australie, Photo : Nicole Miller

Le street art est le plus grand mouvement artistique de ce début de siècle
Il est aujourd’hui présent sur tous les continents, dans toutes les villes de taille moyenne, dans tous les quartiers en friche, dans les campagnes et jusque dans les déserts.

Rien n’égale le street art en termes de progression et de visibilité. De fait, ce mouvement, impulsé aux Etats-Unis à la fin des années 60, n’a de cesse de se déployer dans le monde.
Certains pays sont encore relativement fermés sur cet art et la culture urbaine en général, mais il y est toutefois visible au travers de graffiti dénonciateurs ou contestataires, de fresques commissionnées ou de pièces peintes en vandale dans la rue.

Art de propagande vs street art
En réalité, les pays totalitaires ou autocratiques, la plupart hermétiques au street art libre, sont pour partie utilisateurs depuis longtemps de l’art comme support de propagande. On le retrouve dans nombre de régimes, comme en Corée du Nord, au Vietnam, en Biélorussie ou en Chine.
Dans ces pays, les artistes peignent de gigantesques fresques à la gloire de leurs donneurs d’ordre, visibles par le plus grand nombre.

Dans ces deux cas, l’espace public est utilisé pour des causes qui s’opposent justement. L’art libre contre l’art totalitaire, l’art libre qui dénonce ce que l’art totalitaire vante… Quelle que soit la forme, l’art urbain couvre tous les continents.

[De gauche à droite] Peinture de propagande  du Parti Communiste Chinois, Chine – Sr. X fresque au London Mural Festival, Royaume – Uni. 

Le mouvement s’amplifie à un rythme sans précèdent dans l’ensemble du monde.
Ce mouvement puissant est renforcé par tous les éléments de la street culture : la mode, la musique, et l’ensemble des arts pratiqués dans la rue. Ces courants culturels sont aujourd’hui véhiculés massivement sur les réseaux sociaux, ce qui tend à augmenter significativement leur visibilité et par la même leur expansion.

S’il est institutionnel dans certaines villes, le street art reste toujours réprimé dans la quasi-totalité du monde. C’est certainement un des éléments moteurs de ce mouvement artistique. En effet, cette culture provenant du Bronx, contestataire, antisystème, affiliée aux gangs, a contribué à forger ce côté vandale.

Le street art et les trains
Depuis les années 80, un nombre considérable d’urbains des villes du monde a ainsi vu les trains et métros être pris pour cible par les graffeurs, à l’intérieur comme à l’extérieur.
Les graffitis sont de toutes tailles, selon le temps laissé aux artistes lors de leurs descentes nocturnes dans les dépôts. Au fil des décennies, les municipalités et sociétés ferroviaires ont mis en place des brigades pour empêcher les graffeurs de peindre.
Des artistes comme Azyle ou le crew 1UP sont à leur manière représentatifs aujourd’hui du gigantisme de ces œuvres couvrant des rames entières.

Whole RATP car Azyle

Wagon de la RATP entièrement peint selon la technique de « la punition ». Le tagueur Azyle est passé maître de cette discipline spécifique. 

Le train, moyen d’expression historique
Si les trains ont été pris d’assaut, c’est principalement en raison de leur capacité à véhiculer les œuvres des artistes. En effet, le train est un moyen simple de toucher une exposition plus large, dans les gares et les régions traversées. Les artistes américains de l’époque avaient déjà saisi l’enjeu de la visibilité, et ce, bien avant l’avènement des réseaux sociaux.

Malgré les possibilités multiples offertes aujourd’hui de présenter son travail, les trains et métros restent un moyen d’expression historique. Outre le gout du risque et de l’adrénaline nécessaire à la réalisation des pièces, taper un train est un défi pour de nombreux graffeurs et artistes. Cette pérennité d’action joue certainement dans cette perception de vandale qui colle au street art depuis ses débuts.

L’art urbain s’institutionalise progressivement
En parallèle, cela fait des années que l’art urbain est entré dans une phase plus institutionnelle. Les villes des pays industrialisés ont compris l’importance du mouvement et le besoin de travailler avec les artistes plutôt que de systématiquement s’opposer.
Pour les municipalités les plus engagées, c’est même l’opportunité de générer une attractivité nouvelle, à différents niveaux. En effet, les villes rivalisent aujourd’hui pour attirer les talents et retenir leurs habitants. L’exode industriel, conséquence de la mondialisation, a mis à mal bon nombre de cités autrefois prospères, aux Etats-Unis comme en Europe.

Les villes industrielles ont mis beaucoup de temps à se renouveler et tourner la page des années fastes. Longtemps centrées sur la préservation des derniers emplois et l’espoir d’un renouveau jamais arrivé, ces villes ont perdu leur attraits. Les banlieues ont fleuri, entrainant parfois la disparition des centres-villes historiques.
Le cas le plus emblématique de la déshérence urbaine est Detroit, aux Etats-Unis, ville qui a subi un déclin massif, le nombre d’habitants étant aujourd’hui trois fois moins important qu’à l’apogée industrielle de la ville en 1950.

Le rôle de l’histoire
L’Histoire a elle aussi joué un rôle dans l’abandon de zones urbaines entières. Ainsi, après la chute du mur de Berlin en 1989, la ville s’est retrouvée avec une disparité entre les deux anciennes parties Est et Ouest qui a provoqué d’intenses changements urbains durant près de 15 ans.

Les guerres et conflits dans le monde au siècle dernier ont souvent entrainé des déplacements de population, imposant la restructuration des régions et villes impactées par nombre de lieux abandonnés ou détruits.

A l’extrême, ce peut être la fermeture totale de régions ou villes entières, telles Tchernobyl et l’abandon de la ville de Pripiat, ou la région de Fukushima lors du dernier accident nucléaire.

Une gigantesque œuvre d’art graffiti réalisée en collaboration sur le site abandonné de South Fremantle Power Station, Australie – Crédit Doofus

Les villes se réinventent
Enfin, la mobilité n’a cessé de croitre dans le monde. Face à ces mouvements, les villes ont dû se réinventer, favorisant entre autres la culture urbaine et ses arts. Les friches industrielles sont progressivement transformées en nouveaux quartiers renaissants de leur abandon. La dynamique opère dans la plupart des pays, où l’on observe une influence massive du street art dans les villes de tailles moyennes à importantes.

La culture urbaine entraine un renouveau économique de ces quartiers revitalisés. Des commerces, entreprises, services se développent. La visibilité et la mobilité croissantes des artistes participent de ce développement. A titre d’exemple, les City Art tours sont directement nés de cette visibilité accrue et favorisent le développement économique local.

Les villes concourent aujourd’hui au podium de l’attractivité et nul doute que l’art urbain est un élément aujourd’hui prépondérant dans cette dernière.

Un art vandale
Cette volonté des villes à s’assoir aux côtés des associations et artistes pour créer ensemble les espaces remodelés a favorisé une ouverture sur une réalité des artistes. Quelle que soit leur notoriété en effet, ils sont toujours considérés comme vandales et beaucoup restent dans l’ombre de leurs blazes. Certains artistes de renommée mondiale, comme Takashi Murakami ou Shepard Fairey se font arrêter et payent des amendes pour des fresques peintes sur des murs non autorisés.

Cela montre les difficultés persistantes de cet art qui est à la fois représenté dans les galeries, les ventes aux enchères ou les musées, tout en étant vandale dans la rue et dénigré par une partie de la population qui ne le considère pas comme un art à part entière.

Cette dualité est aussi entretenue par les rivalités « historiques » entre graffeurs et artistes muralistes. Si les premiers se réclament de l’antisystème et interviennent librement sur tous les supports urbains, les autres aspirent à la décoration croissantes des façades des immeubles, peintures nécessitant matériel et autorisations.

Il ne faut toutefois pas les opposer. En réalité, graffeurs et artistes contribuent à faire de nos villes des espaces d’expression nouveaux et nous ouvrent à une autre forme de pensée.

[From left to right] Factory graffiti, 5pointz Queens, New York. Photo by Nigel Morris  – Artwork by Argentinian artist Elian Chali, Kaohsiung, Taiwan. Photos Arcade Art Gallery.

L’art urbain : prochaine tendance de décoration intérieure?

L’art urbain peut-il révolutionner la décoration. Nous nous inspirons de ce mouvement mondial et créons avec les artistes des décorations uniques.

Bao et Demais exposition à Hong Kong

La galerie L’épicerie fine HK met à l’honneur les 2 street artists Bao et Demais pour une exposition du 19 nov au 5 décembre en exclusivité avec DRIP’IN

GRAFFITI

Le graffiti a toujours fait partie de l’homme, quel que soit le point d’origine de ces traces de l’homme pour les hommes.

Saigon Urban Arts Festival 2021

Sauvez la date ! Les 24 et 25 avril prochains, DRIP'IN et l'Institut français du Vietnam ont l'honneur de vous inviter à un grand événement de street-art dans les jardins de la Résidence de France ! Lors de cette performance exceptionnelle, les 6 meilleurs artistes de...

Les villes Street Art dans le monde

Le street art, plus grand mouvement artistique du monde, continue son déploiement dans chaque région du globe. Tour d’horizon des villes street art dans le monde.

Festival des Arts Urbains – Les artistes récompensés

Découvrez les gagnants de cette première Jam d’arts urbains dans les jardins de la Résidence de France de Saigon.

Arts Urbains et Engagement avec l’ONU

Franc succès pour cette première Jam placée sous le signe de l’engagement solidaire avec les Objectifs de Développement Durable de l’ONU

Festival des Arts Urbains de Saigon – Presse

Pour cette 1ère au Vietnam, la Résidence de France ouvre ses portes aux 8 street artistes vietnamiens émergents.

El Marto à Ouagadougou – Burkina Faso

El Marto est un artiste résident au Burkina Faso. Il colore les murs du pays depuis de nombreuses années, dépeignant les scènes du quotidien et prônant le rassemblement entre les peuples.

Street Art à Londres

Quelle est l’histoire du Street Art à Londres et où admirer ces œuvres ? DRIP’IN vous parle dustreet art dans la capitale britannique.

L’art urbain : prochaine tendance de décoration intérieure?

L’art urbain peut-il révolutionner la décoration. Nous nous inspirons de ce mouvement mondial et créons avec les artistes des décorations uniques.

Bao et Demais exposition à Hong Kong

La galerie L’épicerie fine HK met à l’honneur les 2 street artists Bao et Demais pour une exposition du 19 nov au 5 décembre en exclusivité avec DRIP’IN

GRAFFITI

Le graffiti a toujours fait partie de l’homme, quel que soit le point d’origine de ces traces de l’homme pour les hommes.

Saigon Urban Arts Festival 2021

Sauvez la date ! Les 24 et 25 avril prochains, DRIP'IN et l'Institut français du Vietnam ont l'honneur de vous inviter à un grand événement de street-art dans les jardins de la Résidence de France ! Lors de cette performance exceptionnelle, les 6 meilleurs artistes de...

Les villes Street Art dans le monde

Le street art, plus grand mouvement artistique du monde, continue son déploiement dans chaque région du globe. Tour d’horizon des villes street art dans le monde.

Festival des Arts Urbains – Les artistes récompensés

Découvrez les gagnants de cette première Jam d’arts urbains dans les jardins de la Résidence de France de Saigon.

Arts Urbains et Engagement avec l’ONU

Franc succès pour cette première Jam placée sous le signe de l’engagement solidaire avec les Objectifs de Développement Durable de l’ONU

Festival des Arts Urbains de Saigon – Presse

Pour cette 1ère au Vietnam, la Résidence de France ouvre ses portes aux 8 street artistes vietnamiens émergents.

El Marto à Ouagadougou – Burkina Faso

El Marto est un artiste résident au Burkina Faso. Il colore les murs du pays depuis de nombreuses années, dépeignant les scènes du quotidien et prônant le rassemblement entre les peuples.

Street Art à Londres

Quelle est l’histoire du Street Art à Londres et où admirer ces œuvres ? DRIP’IN vous parle dustreet art dans la capitale britannique.

Découvrir d’autres articles intéressants

GRAFFITI

Graffitis découverts sur le site de Pompéi - Photo : Site archéologique de PompéiLes hommes et le graffiti L’histoire des graffiti est intimement liée à celle de l’homme. Quelques soient les origines exactes, que certains situent à la Grèce antique ou à la Rome...

lire plus
This site is registered on wpml.org as a development site.